Baise-moi de virginie despentes
Nadine et Manu sont deux filles de leur époque, à une nuance près : elles refusent de subir la vie, ses frustrations et ses défaites. Alors elles forcent le destin à accomplir leur volonté, persuadées que tout ce qui ne les tuera pas les rendra plus fortes.
De casses de supermarché en revanches sanglantes, elles deviennent des prédatrices insatiables et sans scrupules, parsemant leur sale balade de sentences bien brutales, syncopées et implacables. |
"Debout dans la salle de bain, elle coupe des mèches de ses cheveux, se demande comment on fait pour que ça ait l'air normal. Dans la pièce d'à côté, Manu entre en transe, accroupie au milieu des journaux étalés par terre :
- Bordel, mais c'est la première page partout! Terreur sur la ville, carrément.
- Tu crois qu'il y en a beaucoup des gens assassinés par balle par jour?
- J'en sais rien, moi. Quelques-uns. Je vais lire les articles, peut-être qu'après je pourrai te renseigner.
- Y'a nos têtes?
- Non, putain, c'est vraiment pas des lumières, y'a des portraits-robots tout niqués, t'as une tête de boxeur et, moi, on croirait que j'ai quinze ans et que je fais ma première fugue. Sérieusement, personne peut nous reconnaître à partir de ça. Aucun rapport. A part qu'on est deux filles et y en a une plus grande que l'autre.
Nadine se penche sur les deux portrait-robots. Ça leur ressemble plutôt bien. Elle dit :
- C'est pas bon pour nous ça.
Manu se lève pour aller cracher dans la cuvette des chiottes, elle dit :
- Faut pas rêver. Ta gueule de pute dans les journaux, c'est pour dans pas longtemps. Pis avec le cinéma qu'on a fait ce matin chez le vendeur de guns, j'ai dans l'idée qu'ils vont faire de gros progrès sur les portraits-robots. C'est bien la première fois qu'on laisse un aussi gros tas de survivants...
Elle se rassoit et tourne les pages des journaux sans les lire. Elle ajoute au bout d'un moment :
- En vérité, ça va se compliquer pour nous, c'est sûr. En fait, à partir de maintenant, on est interdit d'hôtel. Et d'ici peu de temps, on sera interdites de rue.
Nadine recommence à se couper des cheveux où ça semble judicieux, derrière elle, la petite lit les horoscopes à voix haute.
Puis elle vient s'assoir sur le lit, constate que la bouteille est vide et décrète :
- De toutes façons, il faut qu'on tienne jusqu'au 13. On va ruser d'ici là, on va bien se débrouiller. Les femmes font tellement n'importe quoi de leur corps, on peut se déguiser sans étonner personne. Toutes façons, y a pas de raison pour que les gens qu'on croise se demandent si c'est nous, c'est grand la ville, quand même. Mes cheveux, je les ai coupés, bizarre, non?
Manu la regarde, bouche ouverte, on voit ses couronnes au fond :
- Ça te change. Avant, ça te cachait un peu la gueule, les tifs devant. Maintenant, c'est direct sur les cernes. Tu fais dépressive comme ça. Ça sera un test, si les prochains portraits publiés, c'est deux grosses taches noires avec un peu de gueule autour, c'est qu'ils ont une bonne technique."
"Ouverte sur le noir ; la nuit, tu peux y voir brûler ses yeux, l'éclat du feu, la peur est une bête qui adore que tu saches pleurer."
Mon avis : Connaissant le genre de l'auteur (j'ai lu Baise-moi aussi en 2003 et plusieurs autres romans que tu verras ici) sa façon d'écrire est particulièrement trash. Je t'épargne les scènes les plus violentes du roman.
Obscènes, ignobles, les deux protagonistes jouent les putes et pensent être les reines du monde, cherchant à profiter de leurs derniers instants sur terre. Façon un tant soit peu (hahaha) bizarre, illégale et surtout débile. Déconseillé aux amateurs de romans sentimentaux. Despentes n'est pas une princesse, loin de là, mais elle est une reine dans son genre. Je lui donne 20/20, je la kiff, elle rassure, dénonce, déblatère sur cette société pourrie!!! Lis du Despentes tu verras que ta vie est pas si merdique que ça.
- Bordel, mais c'est la première page partout! Terreur sur la ville, carrément.
- Tu crois qu'il y en a beaucoup des gens assassinés par balle par jour?
- J'en sais rien, moi. Quelques-uns. Je vais lire les articles, peut-être qu'après je pourrai te renseigner.
- Y'a nos têtes?
- Non, putain, c'est vraiment pas des lumières, y'a des portraits-robots tout niqués, t'as une tête de boxeur et, moi, on croirait que j'ai quinze ans et que je fais ma première fugue. Sérieusement, personne peut nous reconnaître à partir de ça. Aucun rapport. A part qu'on est deux filles et y en a une plus grande que l'autre.
Nadine se penche sur les deux portrait-robots. Ça leur ressemble plutôt bien. Elle dit :
- C'est pas bon pour nous ça.
Manu se lève pour aller cracher dans la cuvette des chiottes, elle dit :
- Faut pas rêver. Ta gueule de pute dans les journaux, c'est pour dans pas longtemps. Pis avec le cinéma qu'on a fait ce matin chez le vendeur de guns, j'ai dans l'idée qu'ils vont faire de gros progrès sur les portraits-robots. C'est bien la première fois qu'on laisse un aussi gros tas de survivants...
Elle se rassoit et tourne les pages des journaux sans les lire. Elle ajoute au bout d'un moment :
- En vérité, ça va se compliquer pour nous, c'est sûr. En fait, à partir de maintenant, on est interdit d'hôtel. Et d'ici peu de temps, on sera interdites de rue.
Nadine recommence à se couper des cheveux où ça semble judicieux, derrière elle, la petite lit les horoscopes à voix haute.
Puis elle vient s'assoir sur le lit, constate que la bouteille est vide et décrète :
- De toutes façons, il faut qu'on tienne jusqu'au 13. On va ruser d'ici là, on va bien se débrouiller. Les femmes font tellement n'importe quoi de leur corps, on peut se déguiser sans étonner personne. Toutes façons, y a pas de raison pour que les gens qu'on croise se demandent si c'est nous, c'est grand la ville, quand même. Mes cheveux, je les ai coupés, bizarre, non?
Manu la regarde, bouche ouverte, on voit ses couronnes au fond :
- Ça te change. Avant, ça te cachait un peu la gueule, les tifs devant. Maintenant, c'est direct sur les cernes. Tu fais dépressive comme ça. Ça sera un test, si les prochains portraits publiés, c'est deux grosses taches noires avec un peu de gueule autour, c'est qu'ils ont une bonne technique."
"Ouverte sur le noir ; la nuit, tu peux y voir brûler ses yeux, l'éclat du feu, la peur est une bête qui adore que tu saches pleurer."
Mon avis : Connaissant le genre de l'auteur (j'ai lu Baise-moi aussi en 2003 et plusieurs autres romans que tu verras ici) sa façon d'écrire est particulièrement trash. Je t'épargne les scènes les plus violentes du roman.
Obscènes, ignobles, les deux protagonistes jouent les putes et pensent être les reines du monde, cherchant à profiter de leurs derniers instants sur terre. Façon un tant soit peu (hahaha) bizarre, illégale et surtout débile. Déconseillé aux amateurs de romans sentimentaux. Despentes n'est pas une princesse, loin de là, mais elle est une reine dans son genre. Je lui donne 20/20, je la kiff, elle rassure, dénonce, déblatère sur cette société pourrie!!! Lis du Despentes tu verras que ta vie est pas si merdique que ça.